Inflation, minimum wage and other wages : an econometric study on French macroeconomic data

Yannick l'Horty*, EPEE
Christophe Rault, EPEE et EUREQua


Résumé. On étudie l'ensemble des interdépendances entre la formation des salaires, celle des prix et du salaire minimum à l'aide d'un modèle vectoriel à correction d'erreur estimé sur des données trimestrielles françaises couvrant la période 1970-1/1999-4. Deux périodes sont distinguées : la période de montée de l'inflation, du début des années 1970 jusqu'en 1981, qui coïncide avec un resserrement important de l'éventail des salaires, mesuré par l'écart du salaire minimum au taux de salaire horaire ; la période de désinflation, depuis 1981, qui est quant à elle de paire avec une stabilité des inégalités salariales. La désinflation n'a guère profité à l'évolution du Smic qui est toujours très bénéficiaire des hausses de prix, en termes réels et relatifs, devenues moins fortes, et qui ne bénéficie guère plus des hausses de salaires, dès lors que l'ensemble des interactions sont considérées. Le Smic lui même semble pourtant avoir gagné en efficacité comme instrument de réduction des disparités salariales. Ses hausses sont finalement plus persistantes en termes réels et relativement aux autres rémunérations et elles ont toujours aussi peu d'impact inflationniste, sur les salaires comme sur les prix.
Mots clés : Formation des salaires, prix, salaire minimum, modèle à correction d'erreur, cointégration, analyse impulsionnelle.

Abstract. This paper examines the set of interdependences between the formation of wages, prices and the minimum wage (SMIC) through a vectorial error correction model estimated on French quartely macroeconomic data covering the 1970-1/1999-4 period. Two periods are distinguished : the period of inflation rise from 1970 to 1981, which coincides with an important squeeze of the wage range, measured by the ratio of the minimum wage to the hourly wage rate ; the period of disinflation since 1981, that has been concomitant with a stability of wage inequalities. Disinflation has hardly benefited the evolution of the SMIC which has always profited by price rises, in real and relative terms, which have become less strong. This evolution doesn't benefit any more of wage rises, when the interdependences between variables are taken into account. The SMIC seems however to have gained in efficiency as an instrument of wage disparity reduction. Its rises are finally more persistent in real terms and relatively to the other salaries and have always as little inflationary impact on wages as on prices.
Keywords : Wage formation, minimum wage, error correction model, cointegration, impulse analysis.

JEL Classification : C32, E31, J31, J38.

*EPEE, Université d'Evry Val d'Essonne, Département d'Economie, Boulevard François Mitterrand, 91025 Evry Cedex.