De l'éthique économique à l'éthique des affaires
Résumé.
Le mythe d'une économie dans laquelle nul ne pourrait exercer une quelconque domination, a perdu sa
crédibilité. Le pressentiment d'un risque élevé d'explosions sociales conduit à l'éclosion de
tentatives de légitimation morale de la part du monde des entreprises. Se développe alors un nouveau
paradigme selon lequel l'entreprise doit, pour une part, prendre en charge la satisfaction de
l'intérêt général, si elle veut "se faire pardonner" ses écarts par rapport aux règles de
bienséance de l'atomicité de la concurrence. On assiste au déferlement de la
"business ethics industry". Cependant, les performances boursières des valeurs
réputées éthiques, ne se distinguent en rien des autres ! Le marché ne semble
pas capable de se prononcer sur le bien fondé qu'il y aurait à investir dans les valeurs
réputées éthiques. De leur côté les enquêtes d'opinion
révèlent un décalage très important entre la caractérisation de
"l'entreprise responsable" telle que définie par les entreprises ou les agences de
notation et la hiérarchie des critères qui ressort des réponses des personnes
interrogées. Si les premières privilégient le développement durable, la
gouvernance ou éventuellement le travail des enfants, les secondes classent en tête des
critères de comportement éthique, la gestion du personnel ! Et c'est bien le problème
!
Abstract.
The myth of an economy in which no one could exert any predominance, has lost its
credibility. The presentiment of a high risk of social explosions leads the companies
to try a deal with moral legitimation. A new paradigm develops then according to which
the compagny must deal with the satisfaction of the general interest, if she wants
"to try to win forgiveness" for her misbehaviour towards the decorum rules
of the atomicity of competition. So the wave of the "business ethics
industry" is growing up. However, the stock exchange performances of the
securities considered as ethical, are not different from the others ! The market does
not seem to be able to say why it could be interesting to invest in ethical considered
securities. Moreover, opinion polls reveal a very significant discrepancy between the
characterization of "the responsible company" as defined by themselves or by
the notation agencies and, on the other hand, the criteria hierarchy arising from the
answers of polled people. When companies and agencies favours the durable development,
the gouvernance or even the children's work and so on..., polled people consider that
the first criteria of ethical behavior, is employees management ! That is the problem !
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