Les subventions à la recherche et développement sont-elles substituables ou complémentaires à leur
financement privé ? Une étude microéconométrique
Résumé.
Cette étude examine les effets des subventions à la recherche et développement (R&D) sur le financement privé de
la recherche en France entre 1985 et 1997. Les données disponibles portent sur les subventions données par tous
les ministères aux entreprises employant au moins un chercheur en équivalent temps-plein. Afin de déterminer si
les entreprises auraient investi les mêmes montants sur fonds privés avec et sans les subventions, nous utilisons
une méthode d'estimation par appariement. Nous montrons que l'emploi de cette méthode est important car les
régressions traditionnelles, dans notre application, traduisent plus souvent un effet potentiel sur les
entreprises non-aidées qu'un effet réel sur les entreprises aidées. Dans un premier temps, nous étudions la
probabilité d'obtenir une subvention. Cette probabilité est croissante avec la taille de l'entreprise, son ratio
d'endettement et son effort de recherche privée. Dans un second temps, et en tenant compte des subventions que
l'entreprise a obtenu par le passé, nous trouvons qu'en moyenne les financements publics s'ajoutent aux
financements privés, de sorte qu'il n'y aurait pas d'effet d'éviction significatif.
Abstract.
This study examines the effect of research and development subsidies on the private funding of
R&D in France. We address this issue from the annual R&D survey over 1985-1997, that provides
information about the R&D subsidies given by all the ministries to the firms having at least
one full-time person working on R&D. In order to determine whether the supported firms would
have invested the same amount of private R&D without the subsidies, we use matching methods. We
show that the use of these methods is important because the traditional regression methods, in
this paper, more often give a potential effect among the non-supported firms than a real effect
among the supported firms. We first study the probability to get a subsidy. We find that this
probability is increasing with size, the debt ratio and the importance of privately funded R&D.
In a second step, controlling for the past public support the firms benefited from, we find
that, on average, public funds add to private funds, so that there would be no significant
crowding out effect.
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