Growth, inequality and integration : a political economy analysis

Hubert Kempf, EUREQua
Stéphane Rossignol, Université de Versailles et EUREQua


Résumé. Nous étudions la question de l'intégration politique de deux pays (plus généralement deux communautés) pour des raisons économiques dans le contexte d'un modèle de croissance endogène, avec un bien public financé par l'impôt. Nous considérons deux pays qui initialement diffèrent en termes de dotations initiales, de tailles et de répartition. Dans la mesure où l'impôt est en mesure de modifier la répartition des revenus aussi bien à l'intérieur d'un pays qu'entre les pays, nous montrons comment l'intégration affecte la répartition de façon intertemporelle. Nous calculons le gain net que tout individu dans chacun des pays retire de l'intégration et nous en offrons deux décompositions alternatives. Nous démontrons alors que même si l'intégration engendre des gains agrégés positifs pour les deux pays en terme de croissance du produit par tête, il se peut que l'un ou l'autre des électeurs médians refuse l'intégration pour des raisons liées aux différences de redistribution que cela entrainerait. En ce qui concerne le processus de formation historique des nations, nous montrons que l'intégration si elle est décidée est irréversible. Elle peut être repoussée dans le temps, mais elle n'est pas inéluctable.
Mots clés : Intégration, croissance endogène, économie politique.

Abstract. The issue of political integration between two countries (more generally two political constituencies) for economic reasons is studied within the context a model of endogenous growth with a productive public good financed by taxation. We consider two countries which initially differ both in terms of average endowment, size and inequality. Because taxation affects the distribution of income both within and between countries, we are able to show how integration impacts on it over the entire time horizon. The decision to integrate or not is taken by the two national median voters. We establish the net gain for any individual in any country derived from integration and offer two alternative decompositions of this gain. It is then proven that even though integration generates aggregate gains for both countries through an endogenous growth mechanism related to size, it may be in the interest of either median voter not to vote for integration given the transformation in the inequality schedule implied by integration. Surprisingly, even the poorer median voter may vote against integration. Turning to the process of union building, integration is proved irreversible. But whereas it may be postponed, it is not ineluctable.
Keywords : Integration, endogenous grouwth, political economy.

JEL Classification : O40, H40, H87.