Les aides sociales et l'offre de travail : y a-t-il une trappe à inactivité ?
Résumé.
Ce papier évalue la pertinence de l'argument qui suggère que la générosité de l'aide sociale en France pourrait
engendrer une sorte de "trappe à inactivité" (où certains individus préfèrent rester hors du monde du
travail, subsistant sur l'assistance fournie par la collectivité, plutôt que d'essayer à occuper un emploi
salarié) en s'appuyant sur des données représentatives de la population française. Notre stratégie consiste
tout d'abord à caractériser la population qui touche des aides sociales, notamment le Revenu Minimum
d'Insertion (RMI), et de voir dans quelle manière elle diffère de la population active. Après avoir établi les
raisons qui conduisent à soupçonner l'existence d'une "trappe à inactivité", nous mesurons la taille
de la trappe à inactivité en estimant un modèle de gains et un modèle d'emploi et en utilisant les détails
institutionnels du système d'aide sociale en France en 1996. Une fois caractérisé la distribution de cette
mesure de la trappe en distinguant les allocataires du RMI en 1995 des autres, nous estimons un modèle d'offre
de travail simple, dans lequel nous cherchons à voir si notre mesure de la trappe à inactivité entre de manière
significative. Nous trouvons, malgré les apparences des statistiques descriptives décomposées par activité,
qu'il n'y a pas de rapport significatif entre le fait d'avoir aucun gain monétaire espéré à être actif et la
décision de se porter effectivement sur le marché du travail.
Abstract.
This paper considers the relevance of the argument that generous welfare payments can induce an
"inactivity trap" (where people prefer to remain outside of the labor market, subsisting on
transfer payments, than to look for paid employment) using representative data on the French population. We
begin by characterizing the population that receives social transfers, in particular the guaranteed minimum
income (RMI), and by comparing these people to the population of labor market participants. After briefly
describing why one might suspect an inactivity trap, we measure its size by estimating earnings and
employment models, and by using the institutional details of the system of taxes and transfers in France in
1996. We then characterize the distribution of the trap, distinguishing between those actually who received
welfare in 1995 and the others. We end by estimating a model of work force participation as a function of
this measure of the size of the trap. We find that, despite appearances to the contrary that arise in the
sample statistics decomposed by observed activity status, there is no significant relation between the
absence of an expected monetary gain to activity and the realized activity decision.
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