Do firms really share rents with their workers ?

David N. Margolis, TEAM, CREST-LMI et IZA
Kjell G. Salvanes*, Norwegian School of Economics and Business Administration


Résumé. Nous utilisons des données longitudinales appareillées employeur-employé pour évaluer des explications alternatives à l'hypothèse que les entreprises avec plus de rentes dans leur marché de produit les partagent avec leurs employés sous forme d'un salaire plus élevé. Après avoir démontré le fait stylisé nous trouvons que ni les explications statistiques principales (erreur de mesure et effets de groupe) ni les chocs sectoriels ne semblent être les responsables de cette corrélation. Les alternatives statistique-économique (endogénéité des profits, biais de variables omises pour les caractéristiques productives individuelles) ont légèrement plus de succès, dans la mesure que l'instrumentation réduit la significativité des profits par travailleur en France à 89 % (via une augmentation de l'écart type). Le modèle le plus complet, avec de l'hétérogénéité inobservée du côté de l'employeur et de l'employé, variables instrumentales, et un ensemble complet de variables de contrôle pour les observables individuelles et chocs sectoriels rend le coefficient non-significatif pour la France et réduit le significativité pour la Norvège. Ce résultat est cohérent avec les négociations collectives à plusieurs niveaux en Norvège et la présence d'une force de main-d'oeuvre plus mobile en France, mais une explication en termes de manque de degrés de liberté n'est pas à exclure.
Mots clés : Partage des rentes, données longitudinales appareillées employeur-employé, comparaisons internationales.

Abstract. We use matched firm -worker panel data from France and Norway to consider observationally equivalent alternatives to the hypothesis that firms share product market rents with their workers in the form of higher wages. After documenting the main stylized fact, we find that neither the main statistical explanations (group effects in residuals and measurement error) nor sectoral shocks seem to be responsible for the observed correlation. Statistical economic explanations (endogeneity of profits, omitted variable biases in terms of individual productive characteristics) are slightly more successful, as instrumentation reduces the significance level in France to 89 % (via increase in the stardard error of the estimate). The most complete model, with unobserved heterogeneity in both time-invariant firm compensation policy and time-invariant individual characteristics, instrumental variables and a complete set of controls for worker observables and sectoral shocks renders the coefficient insignificant for France and weakens its significance for Norway. This result is coherent with the multi-level bargaining structure found in Norway and the presence of a more mobile labor force in France, although it may also be due to insufficient degrees of freedom.
Keywords : Rent sharing, matched employer-employee panel data, international comparisons.

JEL Classification : J31, C23.

*Norwegian School of Economics and Business Administration, Department of Economics, Helleveien 30, N-5035 Bergen, Norway.