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La formation sur le tas par diffusion du savoir : estimations sur données marocaines,
mauriciennes et tunisiennes
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Résumé.
Cette étude teste sur des échantillons d'employés d'entreprises marocaines, mauriciennes et tunisiennes
un modèle améliorant sensiblement la compréhension des processus d'apprentissage en entreprise
(Lévy-Garboua, 1994). La formation sur le tas fait l'objet d'une analyse grâce à une estimation du
"learning by watching", identifié comme l'une des composantes essentielles de l'apprentissage
informel. Le modèle de formation sur le tas permet d'estimer les rythmes de diffusion du savoir dans
les entreprises ainsi que leur potentiel formateur par rapport au savoir des nouveaux entrants. Les
estimations mettent en évidence les effets externes sur les gains du capital humain des travailleurs
(variables moyennes de capital humain, écarts d'éducation et d'expérience) et aussi de la formation
formelle reçue dans l'entreprise. Les résultats résument assez bien l'idée que
l'on peut se faire d'une entreprise cloisonnée où les employés ne peuvent que
très peu profiter d'échanges particuliers de savoir-faire : les entreprises marocaines semblent
avoir choisi d'employer des jeunes qualifiés au détriment d'une amélioration des
conditions de travail stimulatrice de la diffusion du savoir ; au contraire, les entreprises mauriciennes
paraissent préférer la voie de la formation sur le tas des employés, celle-ci
s'effectuant, semble-t-il, essentiellement par diffusion informelle du savoir entre les travailleurs ; les
entreprises tunisiennes témoigneraient de la possibilité de l'existence d'une
externalité positive des qualifiés sur les non qualifiés dopant les effets de diffusion
du savoir dans l'entreprise.
Abstract.
This study tests a model (Lévy-Garboua, 1994) which improves significantly the understanding of
learning effects within the firm on three samples of employees issued from Moroccan, Mauritian and
Tunisian compagnies. On-the-job training is explained by a "learning by watching" process, identified
as one of the major component of informal apprenticeship. The model of diffusion of knowledge suggests
knowledge diffusion rates in the firms and their training potential relative to the knowledge of new
entrants. The estimations also highlight external effects of human capital on wages (mean variables of
education and on-the-job experience, gaps of education and experience). The results sum up quite well
the idea of a compartmentalized firm where employees could poorly benefit from particular exchanges of
know-how : Moroccan companies seem to have chosen employment of young skilled workers rather than
establishing an organization of the work set-up which could stimulate the diffusion of knowledge. On
the contrary, Mauritian firms appear to favor on-the-job training which seems achieved essentially by
informal diffusion of knowledge between workers. The Tunisian case is consistent with a positive
externality of skilled workers on unskilled workers stimulating diffusion of knowledge effects within
the firm.
JEL Classification :
J24, J31, O12.
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